La délabellisation des contrats de prévoyance : un casse-tête pour les agents en 2025 !
Vous êtes nombreux à me contacter pour m’expliquer que votre prévoyance, jusqu’alors labellisée, ne le sera plus en 2025.
Cela signifie que vous allez perdre les 20 € de participation employeur de la Région chaque mois.
D’autres me disent que leur entreprise de prévoyance, comme la MNT, leur demande de basculer sur un contrat beaucoup plus cher pour conserver la labellisation, avec un résultat final qui vous laissera, de toute façon, perdants financièrement…
Dès fin septembre, l’UNSA a travaillé d’arrache-pied sur ce sujet.
Nous avons remué ciel et terre pour obtenir des informations et faire bouger les choses, mais force est de constater que, malgré nos efforts, rien n’a changé.
Pourquoi ?
Ben.. Les seuls perdants dans cette affaire sont les agents : la Région va économiser les 20 euros par mois qu’elle versait jusqu’ici pour les contrats labellisés, tandis que les entreprises de prévoyance continueront tranquillement à encaisser vos cotisations.
Donc les décideurs n’avaient aucun intérêts à médiatiser le sujet et trouver une solution (notre employeur, il dit quoi ?… depuis des mois qu’il connait le problème ?…).
J’ai réalisé une vidéo début décembre 2024 pour expliquer ce problème en détail. Si vous ne l’avez pas encore vue, je vous invite à la visionner (disponible ici et ici :.
Prenez le temps de la regarder, elle vous aidera à mieux comprendre les enjeux de cette situation.
Le problème vient d’un décret de 2022 qui imposait de nouvelles garanties minimales pour les contrats labellisés. Son objectif était d’offrir une meilleure protection aux agents. Mais ce décret est resté très théorique pour certain. Les entreprises de prévoyance n’ont clairement pas joué le jeu, refusant soit de s’adapter aux nouvelles exigences, soit de proposer des tarifs abordables.
En fin d’année 2024, on a même appris, en off et à prendre avec des pincettes, qu’un lobbying intense avait eu lieu pour tenter de repousser l’application des nouvelles règles dans le cadre du PLFSS. Cette tentative a échoué avec la chute du gouvernement Barnier, mais elle montre bien à quel point certains cherchent à éviter leurs responsabilités.
Alors THE QUESTION : On a bien compris que notre employeur n’a pour l’instant rien à nous proposer sinon il en aurait parlé à la réunion de dialogue social de fin décembre. Comme souvent l’initiative va venir des forces syndicales.
Que faut-il demander à notre employeur dans ce contexte ?
Une solution pourrait être de maintenir les 20 € pour les agents qui avaient un ancien contrat labellisé et qui prouvent avoir repris le même contrat en 2025, même s’il n’est plus labellisé.
Mais cela soulève une autre question : est-ce juste pour ceux qui ont choisi de rester sur un contrat labellisé conforme aux nouveaux critères, souvent plus cher ?
N’est-ce pas aussi contourner la Loi ?
Ce serait également quand même injuste de demander à notre employeur de compenser les manquements des entreprises de prévoyance, qui ont, pour beaucoup, abandonné l’idée de proposer des contrats labellisés.
Ce dossier est un véritable casse-tête.
Pour l’instant, vos représentants du personnel UNSA cherchent encore la bonne revendication syndicale crédible et sérieuse. Nous ne sommes pas contre dénoncer les problèmes, mais nous venons toujours en réunion avec des solutions à proposer à l’employeur. C’est ça, la marque de fabrique de l’UNSA.
Alors, la suite à court terme, ce sera le CST du 27 janvier 2025, puisque notre employeur n’a pas prévu de nous recevoir avant. On imagine mal qu’il communique auprès des agents une solution RH qui n’aurait pas été approuvée au préalable dans le cadre du dialogue social… encore que, ils sont capables de tout.
La suite, c’est surtout les travaux sur la mise en place de la prévoyance maison (obligatoire et pour tous) au 1ᵉʳ janvier 2026. Vous voyez qu’il va falloir être très solides et vigilants pour que les agents aient, dès cette date, une prestation de prévoyance attractive et efficace, et non un dispositif qui nous plante au dernier moment (on va savoir qui a répondu au marché prochainement…). Si les tarifs explosent ce sera un nouvel échec, on repartira à zéro, encore une fois au détriment des agents.
Ce qui est sûr, c’est que dans cette affaire, les entreprises de prévoyance vont continuer à encaisser vos cotisations. Rien ne changera pour elles.
Et la Région, de son côté, va faire des économies, économisant des milliers d’euros qu’elle versait jusque-là.
Pendant ce temps, nous restons avec des agents qui paient plus, reçoivent moins, et un employeur silencieux sur un problème qu’il connaît depuis des mois.
Pas ouf.