3 réunions de dialogue social le même jour ! 🗣️ Grosse journée syndicale le lundi 30 septembre !
Retour sur la journée syndicale du 30 septembre
Nous avons commencé avec la rencontre du nouveau Vice-Président en charge des lycées Willy Bourgeois, présenté par le Vice-Président Patrick Ayache. 🎓
Ce dernier a joué carte sur table, expliquant qu’il n’avait initialement pas prévu de remplacer Océane Godard sur la compétence des lycées.
À l’origine, la Présidente lui avait demandé de faire l’intérim pour la rentrée, mais il se pourrait bien que cet intérim dure plus longtemps que prévu. Il a également mentionné qu’il n’avait jamais eu affaire aux syndicalistes dans des instances de dialogue social auparavant. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons été indulgents lors de cette première réunion 😁 😇.
L’UNSA a pris la parole pour expliquer au nouveau VP Lycées (qui s’est montré naturel et sincère, peut être plus abordable et accessible que l’ancienne VP Océane Godard) qu’il y a une bonne qualité du dialogue social au Conseil régional, grâce à une administration qui soutient l’action des syndicats et leur donne les moyens d’agir. Cependant, nous avons bien précisé que ce soutien ne signifie pas une approbation automatique de tous les dossiers, comme l’a montré le Comité Social Territorial (CST) de recours du 30 septembre 2024.
L’UNSA a aussi rappelé son rôle majeur à la Région : 1ère force syndicale au Conseil régional (1er dans toutes les instances), mais également active dans toutes la communauté éducative auprès des personnels de direction (avec le SNPDEN) et des gestionnaires (via UNSA AI). Cela fait de l’UNSA un interlocuteur important pour le nouveau Vice-Président, que nous rencontrerons régulièrement, notamment pour des sujets importants comme le lycée d’Étang-sur-Arroux et l’EREA de Crotenay. 📚
Sur les lycées, l’UNSA a exprimé une forte attente d’un changement de méthode (moins dans la com. et le blabla, plus sérieux sur les dossiers). Nous avons insisté sur la nécessité par exemple de trouver des cofinancements pour réaliser les travaux urgents dans les lycées si la Région n’a plus les moyens de rénover en urgence ses établissements.
Le nouveau VP a commencé – un peu – à clarifier la situation du lycée d’Étang-sur-Arroux, affirmant qu’il n’était pas question de fermeture, contrairement aux rumeurs. C’est la DRAAF qui cherchait à fermer l’établissement en raison de la seule difficulté à recruter un personnel de direction, et non à cause de sa vétusté. Il n’est donc plus question de fermer l’établissement selon le nouveau VP Lycées.
Sur l’EREA de Crotenay, il n’a pas pris d’engagements fermes, mais l’UNSA a clairement indiqué qu’elle s’opposerait à toute fermeture puisque ça pénaliserait des jeunes en grandes difficultés 🚫.
Et puis… et bien nous n’avions plus le temps de poser des questions au VP lycées car il fallait partir en CST…
Donc, nous avons participé au CST, où le sujet de la hausse de la valeur faciale des titres-restaurants de 7 à 8 euros a été débattu. L’UNSA a revendiqué un minimum de 9 €, en expliquant que cela représente autour de 320 000 € de dépenses supplémentaires par an, somme tout à fait absorbable par notre collectivité, qui n’a pas consommé plus de 10 000 000 d’euros de crédits de fonctionnement l’an dernier….
Nous n’avons rien lâché, mais le VP Patrick Ayache est resté fermé comme un parapluie en pleine tempête.
Finalement, nous avons quand même obtenu la promesse de rouvrir les discussions en 2025 et d’entamer des travaux sur l’action sociale. Malgré nos efforts, la hausse est restée limitée à +1 euro, sur un profond désaccord. Nous restons persuadés que la Région pouvait faire plus. ⚖️
Prenons un exemple : les deux cabinets payés par la région pour conseiller sur l’attractivité. “Que faut-il faire pour rendre la région attractive ? Hum hum hum… augmenter les salaires ! Oui, super ! Donnez-moi 65 000 euros.” Et pour la mise en œuvre de la PSC : “Hum hum, j’ai fait une erreur, ça fera 30 000 euros.” On arrive déjà à presque 100 000 euros, et il faut encore environ 160 000 euros pour obtenir un petit +1 euro ! BREF !
Troisième réunion de la journée, une Commission de dialogue social, avec 3 gros dossiers à l’ordre du jour :
➡️ Les Lignes Directrices de Gestion (LDG) (on reparlera de ce dossier à la CDS du 15 octobre 2024) : l’administration souhaite supprimer la réunion annuelle de présentation des listes d’agents retenus… Pas top ! L’UNSA, au contraire, a revendiqué que la liste des agents promouvables chaque année soit enfin communiquée aux syndicats représentatifs. Nous avons demandé que cette transparence soit inscrite dans les futures LDG. 📋 Nous avons revendiqué un ratio de 100% pour les catégories B. Nous avons demandé à connaître la stratégie pluriannuelle de pilotage des ressources humaines. L’administration propose aussi de modifier les règles de recrutement dans les lycées en précisant que « la priorité porte sur les candidatures statutaires à compétences égales » 📋. Cette formulation permettrait d’employer plus facilement des contractuels à la place de titulaires, mais le véritable problème, c’est qu’on ne sait même pas ce que l’administration entend par “compétences égales”. ⚖️ Ce critère reste flou et peut être interprété de manière arbitraire, ce qui ouvre la porte à des recrutements moins. L’UNSA s’y oppose, on verra si l’administration entend raison à la présentation de sa V2 à la CDS du 15 octobre 2024.
➡️ Le nouveau répertoire des métiers pour les lycées, le siège et le CREPS : l’UNSA a soulevé le problème de la disparition des doubles cotations C/B ou B/A pour les agents du siège, alors qu’elles existent encore pour les lycées. Nous avons exprimé notre inquiétude concernant les possibilités d’évolution des agents de catégorie C vers la catégorie B sur leur poste actuel. En gros, l’administration veut supprimer tous les postes double-coté au siège (mais ça ne lui pose pas de problème de garder des double cotation aux lycées C/B pour les agents d’encadrement). 📊
Le problème avec la suppression de la double cotation est qu’elle bloque les perspectives d’évolution des agents. Si tu es classé C, tu restes C. Ton poste ne pourra jamais évoluer pour inclure de nouvelles missions te permettant de passer en B. Au pire, on te confiera des missions supplémentaires parce que tu excelles, mais tu resteras C. Le même raisonnement s’applique pour les postes B et A double cotés.
Le DGS défend cette approche en affirmant que cela évite le dumping social vers le bas, c’est-à-dire recruter des agents C sur des postes double cotés C/B. Mais cette justification est faible.
Le véritable problème, c’est qu’en procédant ainsi, on bloque tous les agents. Dans les rapports d’avancement, il est clairement indiqué que l’un des critères pour avoir une “expérience importante” est d’occuper un poste éligible au grade supérieur. En d’autres termes, plus aucun agent ne sera bientôt en capacité de remplir ce critère.
Explication des trois critères qui posent problème pour évaluer l’expérience professionnelle :
- Ancienneté (≥15 ans) :
Il faut avoir au moins 15 ans d’ancienneté dans la fonction publique. Cela exclut les agents compétents mais qui n’ont pas atteint cette durée de service, notamment ceux qui ont changé de carrière ou rejoint la fonction publique tardivement. - Concours ou examens (≥1) :
Il faut avoir réussi un concours ou un examen professionnel. Or, certains agents très performants n’ont pas forcément passé ou réussi ces examens, ce qui les pénalise malgré leurs compétences. - Missions (poste éligible au grade supérieur) :
Ce critère concerne les postes éligibles à un grade supérieur. Si l’agent occupe un poste sans perspective d’avancement ou hors du cadre défini par le panorama des carrières, il ne peut pas remplir ce critère.
Conséquences
Si un agent ne remplit pas ces trois critères, il est automatiquement classé avec une expérience modérée, même s’il excelle dans son travail. Cela le bloque dans son évaluation et ses chances de promotion. Par exemple, un agent qui fait correctement son travail, conforme aux attentes, n’obtiendra qu’une note F. Autant dire que les agents avec les notes TF+, TF, ou F+ passeront automatiquement devant lui, rendant toute perspective d’avancement quasi impossible.
C’est un gros problème. Nous attendons des réponses à la CDS du 15 octobre 2024.
➡️ L’affectation des agents d’entretien au service restauration : un dossier complexe qui a démarré lorsque l’UNSA a découvert la publication de postes étranges intitulés “Agent d’entretien en restauration”. Ces annonces décrivaient des missions sous l’autorité du responsable de restauration pour assurer le nettoyage et l’entretien des cuisines, ce qui nous a tout de suite interpellés. Nous n’avions jamais entendu parler de ce type de recrutement spécifique lors des réunions de dialogue social. 😕
Suite à nos questions durant l’été, le DGS a inscrit ce point à l’ordre du jour de la Commission de Dialogue Social du 30 septembre pour tenter de clarifier la situation.
Cependant, au lieu de dissiper les doutes, la présentation a amplifié la confusion ! On n’a rien compris ! Il y a en effet un écart important entre ce qui est théorisé par la DRH et ce qui se passe réellement dans les cuisines des lycées.
Rien n’était clair : les agents d’entretien sont censés être affectés à 100% en cuisine, mais ils ne sont pas pour autant des aides de cuisine. D’après la DRH, les aides de cuisine ressemblent à des agents d’entretien, mais pas tout à fait. Selon la DRH, les aides de cuisine doivent participer à la production à la place des cuisiniers si nécessaire, mais des agents du service général peuvent également être affectés comme aides de cuisine – sauf qu’eux ne seraient pas impliqués dans la production.
Pareil,
D’un côté, l’administration nous explique qu’il n’y a pas de problème, affirmant qu’il n’y par exemple que 1 ou 2 aides de cuisine dans chaque lycées. Mais de l’autre, la réalité est bien différente : certains lycées, que l’administration semble méconnaître, comptent jusqu’à 12 aides de cuisine qui travaillent exclusivement en cuisine, tandis que le service général se voit progressivement vidé de ses agents. Et lorsqu’il s’agit de savoir si ces aides de cuisine pourraient au moins intervenir le mercredi pour aider au service général, quand il n’y a pas de cantine, la réponse est claire : non non, ils restent en cuisine. Le délire.
Cette déconnexion entre le discours et la réalité sur le terrain pose vraiment question.
Cette présentation a généré un flou total autour des véritables missions de chacun, en particulier concernant la répartition des tâches entre agents d’entretien, aides de cuisine, cuisiniers, agent d’entretien en cuisine….
Pendant la CDS, le DGS a utilisé une expression que je ne connaissais pas encore : “Le faire à tirote”. Intrigué, je l’ai recherchée. C’est une expression franc-comtoise qui signifie faire quelque chose de manière approximative, sans grande rigueur. En gros, c’est l’équivalent de “faire à l’arrache” dans d’autres régions. 😊Pour être honnête, ça résume bien la situation sur ce dossier !