[UNSA] Contrat de projet : publication du décret de mise en oeuvre
Le décret n°2020-172 du 27 février 2020 relatif au contrat de projet dans la fonction publique autorise, pour répondre à un besoin temporaire, le recrutement sur contrat à durée déterminée, dont l’échéance normale est la réalisation du projet ou de l’opération. Le nouveau contrat de projet est décliné dans les trois versants de la fonction publique.
Textes de référence pour la fonction publique territoriale : II de l’article 3 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984
Le « contrat de projet », créé pour répondre à un besoin temporaire de l’administration. Il est donc conclu dans un cadre donné, pour occuper un emploi temporaire d’une durée minimale d’un an et d’une durée maximale de six ans.
Pour le Gouvernement, ce nouvel outil de gestion souple permettra, tout en s’assurant de la continuité nécessaire du projet en évitant la multiplication ou le renouvellement de CDD successifs, de mobiliser et d’attirer des profils de divers milieux professionnels pour la conduite de projets ou de missions qui sortent de leurs missions habituelles ou s’inscrivent dans le cadre d’une durée limitée mais qui n’est toutefois pas prévisible au moment de la conclusion du contrat.
L’UNSA estime que le contrat de projet aurait dû être réservé à des secteurs d’activité et à des projets ou des opérations très limités, au recrutement d’ingénieurs et de cadres. Ce n’est pas le cas puisque qu’il concerne les fonctionnaires de toutes catégories A, B et C, les contractuels ou même les salariés du secteur privé.
Les contours du « contrat de projet » :
Le nouveau contrat de projet est écrit et doit comporter les clauses suivantes :
- La description du projet ou de l’opération, la définition des tâches à accomplir pour lesquelles le contrat est conclu ;
- Une description précise de l’événement ou du résultat objectif déterminant la fin de la relation contractuelle ainsi que les modalités d’évaluation et de contrôle de ce résultat ;
- L’indication du poste occupé et la catégorie hiérarchique, telle que définie au premier alinéa de l’article 13 de la loi du 13 juillet 1983 susvisée, dont l’emploi relève ;
- Le cas échéant, la durée de la période d’essai et la possibilité de la renouveler ;
- Le ou les lieux de travail de l’agent et, le cas échéant, les conditions de leurs modifications ;
- Les droits et obligations de l’agent ;
- La date d’effet du contrat et la durée du contrat correspondant à la durée prévisible du projet ou de l’opération identifié ;
- Un renouvellement possible
Lorsque le contrat de projet a été conclu pour une durée inférieure à six ans et que le projet prévu par ce contrat n’est pas achevé au terme de la durée initialement déterminée, il peut être renouvelé dans la limite de la durée maximale de six ans.
Dans ce cas, l’agent est informé, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou remise en main propre contre signature, de l’intention de l’administration de renouveler ou non son contrat, au plus tard :
- Deux mois avant le terme de l’engagement pour l’agent recruté pour une durée inférieure ou égale à trois ans ;
- Trois mois avant le terme de l’engagement pour l’agent recruté pour une durée supérieure à trois ans.
- Lorsqu’il est proposé de renouveler le contrat, l’agent dispose d’un délai de huit jours pour faire connaître sa réponse. En l’absence de réponse dans ce délai, l’intéressé est réputé renoncer à l’emploi.
Une rémunération qui peut être évolutive
Le montant de la rémunération est fixé par l’employeur public en prenant en compte “la nature du projet ou de l’opération à accomplir, les fonctions occupées, la qualification requise pour leur exercice, la qualification détenue par l’agent ainsi que son expérience”. Elle pourra aussi faire l’objet d’une réévaluation au cours du contrat “notamment au vu des résultats des entretiens professionnels” organisés.
Indemnité de rupture anticipée : Un acquis syndical
Il existe une possibilité de rupture anticipée par l’employeur, à son initiative, après l’expiration d’un délai d’un an à compter de la date d’effet du contrat initial, dans l’un des deux cas suivants :
- Lorsque le projet ou l’opération ne peut pas se réaliser ;
- Lorsque le résultat du projet ou de l’opération a été atteint avant l’échéance prévue du contrat.
- L’agent est alors informé de la fin de son contrat, par lettre recommandée avec avis de réception ou remise en main propre contre signature.
- Dans ce cas, le versement d’une indemnité d’un montant égal à 10 % de la rémunération totale perçue à la date de l’interruption anticipée du contrat est prévue.
L’agent est informé de la fin de son contrat, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou remise en main propre contre signature.
Attention : À l’issue du contrat de projet, l’agent ne percevra ni indemnité comme dans le secteur privé, ni prime de précarité malgré les propositions de l’UNSA Fonction Publique.