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L’UNSA rencontre le nouveau Président du Conseil régional 👏 Un 1er échange positif ! 👏

Jeudi 11 septembre 2025, l’UNSA a été reçue par Jérôme Durain, nouveau président du Conseil régional. Étaient également présentes Myriam Chiappa-Kiger, nouvelle vice-présidente en charge des ressources humaines, la DGA Ressources, la DRH, la DRH adjointe et la directrice de cabinet.

Il faut noter la forme de cette réunion comme un geste positif : le nouveau président avait invité autour de la table tous les syndicats du Conseil régional, y compris ceux qui ne sont pas représentatifs, et il a donné la parole à chacun pour entendre leur diagnostic et leurs demandes. C’est une bonne chose : les bonnes idées ne sont pas toujours concentrées au même endroit, et il est sain d’écouter tout le monde. Nous devons travailler ensemble, et c’est une richesse d’avoir en France une telle diversité syndicale. Normalement, chacun peut trouver le syndicat qui lui correspond le mieux (du moment que c’est l’UNSA, bien sûr ! LOL 😜 bulletin d’adhésion ici ReLOL).

L’UNSA a salué la rapidité de cette rencontre, organisée seulement quelques jours après son élection. 

Jérôme Durain a répondu que c’était effectivement un acte politique fort : recevoir au plus vite les représentants du personnel, présenter sa méthode et rappeler qu’il construirait le dialogue social avec eux. Il a affirmé vouloir être un président beaucoup plus accessible et disponible, même s’il ne participera pas directement aux réunions du Comité Social Territorial (CST), qu’il délègue en toute confiance à Myriam Chiappa-Kiger.

Le président s’est présenté (il a 57 ans comme le futur DGS) et a exposé les grandes lignes de son programme. Il a évoqué des idées et des orientations pour la mandature et annoncé un changement de méthode : plus d’écoute, de transparence et de travail partenarial, avec un dialogue social régulier et suivi.

On sent qu’il en a assez des tensions des dernières années.

La nouvelle vice-présidente RH a pris la parole avec un discours également très positif, rejoignant l’UNSA sur la nécessité de mieux travailler ensemble et de changer de méthode. 

Elle a d’ailleurs reconnu la lenteur sur certaines demandes portées par les syndicats qu’elle soutient, comme le Document unique dans les lycées ou la tenue de vrais registres, plutôt que des feuilles volantes dans des classeurs.

À l’UNSA, nous avions travaillé en amont en analysant très précisément le discours d’investiture du 5 septembre 2025, en en extrayant l’ensemble des décisions annoncées (téléchargeables sur le site de l’UNSA). Il faut rappeler qu’après chaque renouvellement des exécutifs, les agents des services – notamment ceux du siège – sont très attentifs au programme électoral des nouveaux élus. C’est logique : ce sont bien eux qui vont devoir mettre en œuvre les décisions politiques. Certains agents veulent donc directement consulter ce programme pour mesurer ce qui va changer dans leur quotidien. La liste complète des annonces du nouveau président, issues de son discours du 5 septembre, est disponible sur le site de l’UNSA. https://youtu.be/i-71NAE44EA

Lors de sa prise de parole, l’UNSA a pointé les dysfonctionnements du dialogue social actuel, réduit trop souvent à une chambre d’enregistrement où les représentants de l’administration considèrent qu’ils ont raison par principe, et où les syndicats qui ne sont pas d’accord sont finalement accusés de « ne rien comprendre » et d’être des empêcheurs de tourner en rond. Nous avons rappelé que ce problème de méthode créait du gâchis : trop de temps à se contester, pas assez à construire des solutions concrètes pour améliorer les conditions de travail des agents alors qu’il y des personnes de grande qualité aux RH et dans les syndicats qui doivent mieux travailler ensemble.

Nous avons aussi interrogé le président sur sa volonté de faire voter un budget dès décembre, alors que le nouveau DGS n’arrivera que le 1er novembre. Cela inquiète les agents du siège. Le président a reconnu cette difficulté et expliqué qu’il aurait préféré une arrivée plus tôt, mais que l’ancienne collectivité du futur DGS n’avait pas voulu le libérer plus tôt. Le Président a demandé un peu de patience aux agents.

Sur le pouvoir d’achat, l’UNSA a montré qu’entre la fusion des régions et aujourd’hui, les agents ont perdus du pouvoir d’achat surtout les bas salaire et les classes moyennes. Par exemple, les agents de catégorie C au 1er niveau de qualification sont passés de 330 € à 365 € d’IFSE par mois 2015 à 2025, soit… une perte réelle avec l’inflation sur la période 2015-2025. Entre 2015 et 2025, l’IFSE est passée de 330 € à 365 € par mois. Avec une inflation cumulée d’environ 21 % sur la période, les 330 € de 2015 auraient dû atteindre minimum 400 € en 2025 pour maintenir le même pouvoir d’achat.

À l’inverse, les très hauts dirigeants du Conseil régional ont vu leurs primes progresser. Le Complément indemnitaire annuel (CIA), qui est la partie variable de la rémunération des très hauts dirigeants, est passé en quelques années de 4 680 € en 2017 à 6 552 € en 2023 ! Soit une augmentation de +40 %.

Le président a reconnu le problème de pouvoir d’achat des agents et indiqué qu’il entendait les revendications, tout en précisant qu’il regarderait ce sujet mais qu’il ne pourrait pas tout faire.

Concernant les lycées, le président a repris une revendication de l’UNSA : avant toute décision, il faut partager les données réelles (démographie, effectifs, nombre de repas, etc.). Une réunion spécifique devait avoir lieu début 2025 (revendication de l’UNSA acceptée par le VP Lycée Willy Bourgeois) mais n’a jamais été organisée par le vice-président Patrick Ayache. Le président a confirmé qu’il voulait qu’on partage ensemble un diagnostic avant de prendre des décisions (il a convenu qu’on n’était pas obligé d’être d’accord sur les actions mais qu’il fallait prendre le temps de partager le diagnostic et les possibilités qui s’offrent à nous). 

Sur les agents contractuels, l’UNSA a rappelé que, comme ailleurs en France, la part de contractuels sur postes permanents – pouvant atteindre presque 50 % dans certains cadres d’emplois – est aujourd’hui très élevée au Conseil régional. Cela contraste avec les beaux discours de tribune sur la défense du statut. La réalité est claire : il ne s’agit pas de contractuels de passage, mais bien d’agents en CDI ou en CDD de longue durée, qui exercent un service public essentiel, et qui restent durablement au CRBFC. Trop souvent, ces collègues sont “invisibilisés” (parfois intimidés pour qu’ils ne revendiquent rien). Ce n’est pas acceptable. On peut, comme l’UNSA, défendre le statut, mais nous considérons aussi que si la collectivité recrute des contractuels à la place de fonctionnaires, alors il faut traiter tous les agents de la même manière et prendre véritablement en compte leur situation !

Nous avons d’ailleurs pointé la maladresse du courriel d’accueil envoyé par le Président à l’ensemble des agents, qui laissait entendre que seuls des fonctionnaires travaillaient au Conseil régional. Nous avons insisté sur un point essentiel : contractuels et fonctionnaires sont tous agents du service public, avec des réalités de carrière différentes, qui doivent être mieux reconnues et prises en compte.

Le Président a été très habile dans sa réponse, rappelant qu’il était lui-même contractuel, en contrat à durée déterminée, et qu’il s’adressait bien à tous les agents. Il a besoin de tous les agents pour réussir au service des habitants de la Région. Il a ajouté qu’il connaissait parfaitement la fonction publique et le service public, puisqu’il a été Président d’un centre de gestion et membre du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale. Il a affirmé qu’il connaissait bien la réalité de la fonction publique. Certes, il est aujourd’hui Président du Conseil régional, mais il reste aussi agent du service public (en détachement).

Rebondissant sur sa volonté de changer de méthode sur le dialogue social au Conseil régional, nous avons aussi dénoncé la surcharge de l’ordre du jour du CST du 25 septembre (16 dossiers ! LDG, Régime indemnitaire…), incompatible avec un travail sérieux. 

Le président et la vice-présidente RH ont reconnu que c’était excessif. Nous attendons un bougé sur ce point.

L’UNSA a également alerté sur les économies parfois absurde et juste pour l’affichage simposées aux agents : coupure de l’eau chaude dans les bâtiments, suppression d’imprimantes, obligation de codes pour faire des copies, réduction du nombre de places de stationnement professionnel, retards dans la mise en route du chauffage ou de la climatisation, obligation de prendre le TER rallongeant les trajets (avec parfois un billet TGV moins cher…)… Pendant ce temps, on commande pour 160 millions d’euros de rames TER supplémentaires. Ce sont des petites économies, généralement non chiffrées, qui dégradent parfois concrètement les conditions de travail, face à des dépenses massives engagées ailleurs.

En conclusion, l’ambiance de cette réunion a montré un président accessible, sympathique, ne cherchant pas à mettre de distance avec les représentants du personnel. Il a donné l’image d’un homme de terrain, actif, à l’écoute, réactif. Il a rappelé son engagement politique et militant, en faisant comprendre qu’il était là pour agir et améliorer la vie des citoyens de Bourgogne-Franche-Comté, avec le soutien indispensable des agents du Conseil régional.

Il a dit vouloir soutenir les agents, tout en soulignant que lui aussi était « en CDD » et qu’il ne pourrait pas tout faire, le contexte national amputant fortement le budget régional (50 millions d’euros ponctionnés en 2024 et encore 50 millions en 2025). Enfin, il a insisté sur la nécessité d’un dialogue régulier et respectueux, dans une logique de co-construction, afin d’améliorer les conditions de travail des agents.

Bref, une 1ère rencontre positive !

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