Le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s’apprête à voter, lors de la séance plénière du 16 octobre 2025, une délibération visant à augmenter les primes des Directeurs Généraux (DGS) et Directeurs Généraux Adjoints (DGA).

Pour l’UNSA, c’est un très mauvais signal envoyé aux agents, à un moment où la collectivité demande toujours plus d’efforts.

Voir ici le tract UNSA : Tract pour refuser la hausse des primes des 1% les plus riches à la Région – 6 octobre 2025

Des rémunérations déjà parmi les plus élevées de France

Les DGS et DGA recrutés par la Région bénéficient des grilles indiciaires les plus hautes, celles applicables aux régions de plus de deux millions d’habitants. Ces grilles permettent d’atteindre jusqu’à 6 300 euros bruts mensuels.

Voir l’article complet ici : Combien gagne vraiment un DGS ou un DGA
au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté ?

À cela s’ajoutent jusqu’à 3 000 euros de primes mensuelles :

Et près de 9 500 euros de complément indemnitaire annuel :

et de nombreux avantages :
– logement de fonction
– véhicule de service
1 200 points annuels de NBI, soit environ 6 000 euros supplémentaires :

Emploi fonctionnelPoints de bonification (https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000774396)
Directeur général des services de la région Île-de-France120 points
Directeur général des services des régions de plus de 2 000 000 d’habitants100 points par mois
Directeur général des services des régions d’au plus 2 000 000 d’habitants80 points
Directeur général adjoint des services de la région Île-de-France80 points
Directeur général adjoint des services des régions de plus de 2 000 000 d’habitants60 points
Directeur général adjoint des services des régions d’au plus 2 000 000 d’habitants50 points


– et diverses facilités supplémentaires, ordinateur, téléphone…

Autrement dit, les plus hauts dirigeants régionaux figurent déjà parmi les mieux rémunérés en France.


En 2024, la somme des dix plus hautes rémunérations brutes atteignait 1 077 425 euros, soit 8 979 euros bruts par mois et par personne.

https://www.bourgognefranchecomte.fr/sites/default/files/2025-04/Top10remuneration.pdf


Difficile, dans ces conditions, de justifier une nouvelle hausse.


Une question d’exemplarité et de justice sociale

Ce projet est en contradiction avec les efforts demandés aux agents d’en bas.

La Région multiplie les mesures d’économie :
coupure de l’eau chaude dans certains bâtiments,
réduction des places de stationnement,
absence de reconnaissance pour les agents venus en renfort sur les dossiers FEADER,
– et des conditions de travail dégradées dans plusieurs services…

Et pourtant, les plus hauts revenus continuent d’être privilégiés.

L’UNSA dénonce un profond déséquilibre entre les discours d’austérité adressés aux agents et la générosité de la collectivité envers ses cadres dirigeants !


Cerise on the cake : 550 000 € en moins pour les agents des lycées !

Lors de cette même séance plénière du 16 octobre, la Région prévoit, d’après nos informations, d’annuler 550 000 euros sur l’enveloppe de rémunération des agents techniques territoriaux des lycées. Autrement dit, un demi-million d’euros est retiré à celles et ceux qui assurent chaque jour la propreté, l’entretien, la restauration et le bon fonctionnement de nos établissements publics.

Une telle somme aurait pourtant permis – par exemple – de verser une prime de 100 € à l’ensemble des agents du Conseil régional, reconnaissant ainsi leur engagement quotidien !

Pour l’UNSA, cette décision est un contresens social majeur : on économise sur le dos des agents les plus exposés pendant qu’on envisage d’augmenter les plus hauts cadres dirigeants.


Un projet rejeté par les représentants du personnel

Le projet d’augmentation des primes a été rejeté à deux reprises à l’unanimité par les représentants du personnel lors des réunions du Comité Social Territorial (CST) des 25 septembre et 9 octobre 2025.

Malgré ce rejet clair, les représentants de l’employeur ont choisi de passer en force, en utilisant une forme de « 49.3 local ».

Une méthode paradoxale de la part d’élus qui, par ailleurs, dénoncent à Paris les passages en force du Gouvernement.


Une “taxe Zucman à l’envers” !

Si la situation financière du Conseil régional est réellement fragile, comment justifier qu’on augmente encore les plus hauts salaires ? L’effort collectif ne devrait-il pas d’abord être demandé à ceux qui en ont les moyens ? En pratique, on retire 550 000 € aux agents les plus modestes pour mieux rémunérer le 1 % des plus hauts revenus : une “taxe Zucman à l’envers”.

Voir l’article : La taxe Zucman pour les plus riches ? À la Région, on fait l’inverse !


L’UNSA appelle à la cohérence et à la justice sociale

L’UNSA demande solennellement aux élus régionaux de renoncer à cette mesure et de rétablir de la justice sociale dans la politique salariale régionale.

Si l’objectif était d’attirer de nouveaux DGS ou DGA, alors qu’ils fassent d’abord leurs preuves dans le redressement de la collectivité avant de revendiquer une hausse de primes. C’est exactement ce que la Région exige de ses agents avant toute promotion ou avancement.